
Retrouvez cet article dans la revue Montagne des Vosges – page 88 du numéro 18 – Printemps-Été 2020
La chélidoine ou l’herbe aux verrues
Ses propriétés verrucides l’ont rendu célèbre.
Mais la chélidoine est aussi antispasmodique, facilite la digestion, stimule la production de bile et traite les maladies du foie.

Lexique
En alsacien, on l’appelle Haxamelich ou Haxakrüt, Schellkrüt;
en allemand : Hexenmilch, Schellkraut, Schöllkraut, Warzenkraut, Goldwurz;
en français : éclaire, grande éclaire, herbe de Sainte Claire, herbe aux verrues, herbe aux boucs, herbe de l’hirondelle, herbe à la vue, felougne, felonque,
félongène, sologne.
Tout l’été
Plante vivace ramifiée de 60 cm de haut, à tige dressée, à feuilles vert-bleu alternes, molles, lobées. Les fleurs sont petites et jaunes, à 4 pétales brillants en croix, et aux étamines nombreuses ; elles fleurissent tout l’été. Toute la plante contient un latex jaune orangé, virant à l’orange-brun au contact de l’air, riche en alcaloïdes, seules les graines n’en contiennent pas.
Réchauffement
Pousse sur les vieux murs, haies… ; fleurit de mai à septembre, mais avec le réchauffement climatique ses feuilles glauques bleu vert et typiquement arrondies sont visibles quasiment toute l’année ; au goût, la plante est acre et caustique.

On casse la tige, un suc jaune-orangé perle au niveau de la blessure. Le latex est corrosif ; juste quelques gouttes sur la verrue et pas ailleurs sous peine d’irriter la peau saine. De tous temps dans la médecine populaire, verrues, cors ou durillons ont été soignés avec le latex de chélidoine. Et même les affections cutanées telles la gale ou le psoriasis, la chélidoine agissant comme un décapant (déconseillé aujourd’hui !).
En usage externe et précisément localisé, on apposera du suc frais trois à quatre fois par jour sur la partie à soigner, jusqu’à disparition de la verrue ou de la callosité, en évitant soigneusement la peau saine.
Car l’effet caustique est à l’image de l’effet toxique de la plante qui contient plusieurs alcaloïdes et en usage interne, elle n’est à utiliser que sous forme de remèdes certifiés par les autorités sanitaires.
Hautement dilué, le suc de chélidoine connaît de nombreuses utilisations médicales et est vanté depuis l’Antiquité pour traiter les calculs biliaires et urinaires, les dermatoses et les maladies du foie.
En homéopathie, la chélidoine est utilisée en traitement symptomatique des digestions difficiles et des affections hépatobiliaires (elle stimule la production de bile par le foie).
A ces propriétés s’ajoutent des vertus analgésiques, sédatives et calmantes. Appelée parfois herbe de Sainte-Claire ou grande éclaire, les guérisseurs d’antan l’utilisaient également pour soigner les maux d’yeux (à dose extrêmement faible car peut détruire la cornée : déconseillé aujourd’hui).
La chélidoine a aussi un effet antispasmodique sur les muscles lisses, tels que l’estomac ou les intestins.
Elle est très efficace contre les crampes gastriques et intestinales et soulage donc les douleurs digestives.
Article de Christian BUSSER
Retrouvez cet article dans la revue Montagne des Vosges – page 88 du numéro 18 – Printemps-Été 2020
